Fibres textiles
De nombreux objets du quotidien comme les vêtements, les tapis ou les cordes sont constitués d'une multitude de fibres textiles colorés ou non de quelques micromètres de diamètre. Il existe une très grande diversité de fibres qui peuvent être naturelles (coton, laine, etc.) ou chimiques (acrylique, viscose, etc.). Dans de nombreuses situations, ces fibres peuvent se décrocher de l'objet initial et se déposer sur une autre surface. Le passager d'un véhicule laissera, par exemple, sur son siège des fibres appartenant à ses vêtements.
Dans le cadre d'une enquête criminelle, l'examen de ces fibres textiles peut permettre d'apporter de nouveaux éléments aux enquêteurs. Lors d'une agression sexuelle, par exemple, les fibres présentes sur les vêtements de l'agresseur peuvent se déposer sur ceux de la victime et les fibres présentes sur les vêtements de la victime peuvent se déposer sur ceux de l'agresseur lors d'un transfert croisé. La comparaison des fibres textiles prélevées sur les vêtements de la victime (fibres de question) et d'un suspect (fibres de comparaison) pourrait ainsi permettre de démontrer qu'il y a eu un contact entre ce dernier et la victime.
Dans le cas d'une non-différenciation entre ces fibres de question et de comparaison, le formalisme bayésien pourra être utilisé afin d'évaluer un rapport de vraisemblance (recommandations de l'ENFSI). Cette approche nécessitede de prendre en compte plusieurs paramètres : la rareté des fibres observées (occurrence), la probabilité que ces fibres proviennent de l'action criminelle considérée (transfert et persistence) et la probabilité qu'elles soient présentes par hasard, sans rapport avec cette action criminelle (bruit de fond).
Au laboratoire, nous disposons d'une fibrothèque et de diverses techniques (microscopies, spectrométries, etc.) permettant d'identifier ou de comparer des fibres textiles prélevées par les enquêteurs.